Examen :
Nous avions déjà utilisé un Raspberry, mais c’est la première fois que nous réalisons un bench sur ce genre de matériel. Nous nous sommes d’ailleurs procuré un Raspberry Pi 3 B+ afin d’avoir un point de référence. Pour mémoire notre Raspberry Pi 3 B+ dispose d’un processeur : Broadcom BCM2837B0, Cortex-A53 64-bit Soc @ 1.4GHz et 1GB LPDDR2 SDRAM.
Avant de commencer avec les bench, voyons quelques informations de base sur le système:

Benchmark de régulation thermique
Nous avons ensuite commencé par un petit test de la régulation thermique de ce nouveau Raspberry Pi 4. Pour cela nous avons utilisé les tests de performance Phoronix pour charger lourdement le processeur. Mon bureau avait au moment de cet examen une température ambiante d’environ 26°C.
J’ai d’abord effectué quelques mesures de la température du processeur avec un thermomètre infrarouge :
Ralenti min/max durant une heure : 60 °C / 63 °C
Téléchargement / installation : 65 °C
J’ai également tapé quelques commandes pour obtenir la température du système et l’horloge du processeur, lors du test d’évaluation John the Ripper.

Le processeur affiche durant ce test fortement multithread une fréquence moyenne de 1,0 GHz. En effet, le système réduit automatiquement la fréquence du processeur.
Lors de charges lourdes, la vitesse et la tension (et donc la puissance thermique) sont augmentées. Le régulateur interne réduit alors la vitesse et la tension du processeur pour s’assurer que la température du processeur ne dépasse jamais 85 degrés Celsius.
C’est cette régulation thermique qui explique ici le score du Raspberry Pi 4.
La montée en température initiale est relativement rapide. La sonde interne qui se trouve au niveau de la partie GPU du Soc est montée à un maximum de 81 °C. La première réduction “constatée” de fréquence du processeur intervient après environ 4 minutes de charge.
Ce test permet donc de mettre en évidence le phénomène d’étranglement thermique. Un refroidissement supplémentaire sera indispensable pour maintenir des performances optimales sur les charges de travail incluant une activité continue du processeur au-delà de la limite des quatre minutes.
Benchmark Linpack
Nous avons ensuite opté pour le “fameux” test Linpack qui permet de se faire assez facilement une idée des performances de calcul brutes maximales.
La vitesse d’horloge du Raspberry Pi 4 n’est peut-être que 100 MHz plus rapides, mais le passage au processeur ARM Cortex-A72 a eu un effet considérable sur les performances. Il domine très clairement avec ses scores simple précision (SP), double précision (DP) et accéléré NEON. Les performances sont quatre à cinq fois supérieures à celles du Raspberry Pi 3 B+.
Benchmark de traitement de fichier
Les repères synthétiques sont une chose, mais il est souvent plus intéressant de tester des charges de travail réelles. C’est ce que propose SBC Bench. Il permet de facilement vérifier les performances.
Sans surprise, le Raspberry Pi 4 affiche ici de belles performances. Le principal avantage provient du passage a une architecture à quatre coeurs Cortex-A72 du Raspberry Pi 4. Mais il faut également noter que la quantité de ram est un élément clé dans la compression / chiffrage de gros fichiers.
Benchmark connectivité
Après toutes ces années, la suppression du goulet d’étranglement lié à une voie USB entre le Soc et le reste de la carte promet une amélioration considérable des performances réseau. Le Raspberry Pi 4, affiche un débit très proche du maximum théorique avec 950 Mbit/sec. (moyenne de plusieurs mesures effectuées avec iperf).

Mieux encore, la suppression du goulot d’étranglement USB signifie désormais qu’Ethernet et USB ne sont pas liés, ce qui devrait soulager ceux qui envisage de se construire un système de stockage en réseau (NAS).
Concernant le wifi, le débit sur la bande 2,4 GHz est pratiquement inchangé par rapport aux cartes Raspberry Pi 3B +. C’est surtout la bande 5 GHz du Pi 4 qui se démarque de ses prédécesseurs. Bien que la différence entre 94,6 Mo/s sur le Raspberry Pi 3B+ et 118 Mo/s sur le RPi4 ne soit pas énorme, il s’agit néanmoins d’un gain.
Lecture et sortie vidéo 4K
Le Raspberry Pi 4 est le premier à lire des vidéos 4K avec un codec H.265. Nous avons donc testé plusieurs samples de vidéo en 4K H.265… Mais dans la plupart des cas la lecture dans VLC se fige assez rapidement. D’après ce que j’ai pu avoir comme informations, la 4K n’est pas encore pleinement implémentée côté logiciel. Mais on peut espérer que cela arrive relativement rapidement.