La DDR5 :
L’arrivée du nouveau processeur Intel de 12e génération introduit la DDR5 sur les nouvelles cartes mères basées sur le socket LGA1700.
On note que l’architecture Alder Lake dispose aussi bien d’une gestion de la DDR4 (3200 MT/s) que celle de la DDR5 (4800 MT/s). Intel propose ainsi une transition “en douceur”, cependant la firme ne semble pas autoriser des cartes mères dotées à la fois de slots mémoire DDR5 et DDR4.
Comme on a pu le voir avec MSI, les différentes marques proposent certains de leurs modèles soit avec une gestion de la DDR5 soit avec une gestion de la DDR4.
La raison principale de cette déclinaison est le tarif actuel des kits DDR5 bien plus élevé que celui des kits DDR4. Un kit de mémoire DDR5 est deux à trois plus cher que le kit de mémoire DDR4 à capacité équivalente.

La DDR5 présente plusieurs améliorations par rapport à la DDR4 et en premier lieu nous avons la fréquence.
La fréquence nominale actuelle de la DDR4 se situe au niveau de 3200 MHz, initialement à 2400 MHz. Bien sûr, nous trouvons des kits de mémoire DDR4 dont la fréquence est au-dessus de 4000 MHz via l’overclocking.
La DDR5 augmente la fréquences nominale à 4800 MHz comme point de départ. Bien sûr, les marques proposent déjà des kits mémoires à 5200 MHz, voire plus.
Cependant, on peut constater que cette augmentation de la fréquence s’accompagne aussi d’un relâchement conséquent des timings. Notre kit Corsair Vengeance DDR5 5200 MHz fonctionne à 38-38-38, bien loin des timings du kit Vengeance RGB Pro SL 3200 MHz qui fonctionne à 16-20-20.
La tension nominale de la DDR5 est de 1.1 V contre 1.2 V pour la DDR4. Lorsque les barrettes mémoires DDR4 disposent d’une fréquence de 3200 MHz et plus, la tension est généralement revue à la hausse à 1.35 V XMP, voire 1.45 V sur des kits d’une fréquence supérieure à 4000 MHz.
La DDR5 utilise 1.25 V comme tension XMP de référence.
La DDR5 s’accompagne d’une nouvelle norme XMP : XMP 3.0.
La principale évolution est l’augmentation de profils XMP qui passe de 2 à 5. Trois d’entre eux sont spécifiques aux fabricants de mémoire alors que les deux autres sont des profils personnalisables.
Aussi, notre kit Corsair permet de prendre en compte ces deux profils que l’on peut paramétrer dans le bios ou à l’aide du logiciel iCUE.

L’architecture Alder Lake prend en charge jusqu’à 128 Go de mémoire.
Nous constatons une hausse de la capacité des barrettes. Les kits DDR4 sont généralement constitués de barrettes de 8 Go, tandis qu’avec la DDR5, les marques s’orientent sur des kits composés de barrettes de 16 Go.
En ce qui concerne la DDR5, le module DIMM dispose de deux sous-canaux 32 bits entièrement indépendants sur le même module pour une efficacité et une fiabilité améliorées contre un unique canal de 64 bits pour la DDR4.
Ceci explique le doublement de la fréquence de fonctionnement sur la DDR5.
A ce propos, nous pouvons nous poser la question de l’intérêt de continuer à mentionner la fréquence de fonctionnement en MHz (source : techsitting.com). D’ailleurs, certaines marques sont passées sur une fréquence de fonctionnement traduite en MT/s (Mega Transfers par seconde).
Cette notion existe depuis l’arrivée de la DDR qui, comme son nom l’indique (Double Data Rate), fournit le double du taux de transfert de données (MT/s) par rapport au nombre de cycles qu’il effectue (MHz).
On peut aussi lire sur le site jedec.org la notion de deux sous-canaux de 40 bits qui correspond à 32 bits + 8 bits inhérent à un module intégrant l’ECC (Error Correcting Code) (notamment des kits mémoire pour serveurs) avec code correcteur d’erreurs que l’on peut retrouver dans la mémoire DDR5.
Une valeur que l’on confronte dans ce cas, au simple canal de 72 bits de la DDR4 ECC.
La BL (Burst Lengh : quantité de données écrites par cycle) double sur chaque canal, pour passer à 16 bits (contre 8 bits pour la DDR4).
Une autre amélioration est introduite avec la technologie SBRF (Same Bank Refresh). L’actualisation automatique de la même banque de données offre de meilleures performances en permettant à certaines banques de s’actualiser pendant que d’autres sont en cours d’utilisation. Des banques qui sont par ailleurs au nombre de 32 (8 groupes de 4) contre 16 pour la DDR4 (4 groupes de 4).
Pour finir, chaque barrette à sa propre puce PMIC (Power Manager Integrated Circuit) qui est un circuit intégré de gestion de l’alimentation. Cette alimentation est donc directement gérée par le module mémoire et de ce fait, la carte mère n’est plus responsable de la régulation des tensions sur les puces mémoire comme avec la DDR4.
Que ce soit de la DDR4 ou de la DDR5, nous sommes toujours en présence d’un module DIMM composé de 288 points de contact. Seule l’encoche du détrompeur est positionnée différemment afin d’éviter toute erreur.
A gauche la DDR5 et à droite la DDR4, on vous laisse jouer avec le curseur.
