Prise en main
Qualité de construction et matériaux
La Corsair Scimitar Elite Wireless SE impressionne dès les premières manipulations par sa construction rigide et parfaitement assemblée. Aucun craquement ni flexion parasite ne se manifeste, même en appliquant une pression marquée sur le haut de la coque ou les flancs. Le châssis inspire confiance : les ajustements entre les différentes pièces de plastique sont précis, sans bavure ni jeu perceptible. La molette et les boutons principaux tiennent bien en place, avec une stabilité latérale très bien maîtrisée.

La coque affiche une surface mate au toucher soyeux, ni trop lisse ni trop rugueuse, qui offre une bonne accroche sans être abrasive. Le flanc droit est doté d’un revêtement caoutchouc texturé, efficace pour éviter les glissements, même en main humide. Le reste du corps semble fabriqué en plastique ABS de bonne qualité, avec un logo Corsair incrusté proprement à l’arrière. L’ensemble se nettoie facilement et ne retient pas exagérément les empreintes. Aucun signe d’usure prématurée n’a été constaté sur notre exemplaire de test.
Prise en main et ergonomie
Avec son gabarit large et haut, la Scimitar SE s’adresse principalement aux adeptes de la prise en paume, voire d’un usage hybride « palm/claw ». La courbure arrière est prononcée et soutient efficacement la paume, tandis que le repose-pouce s’intègre naturellement sous la main. Malgré ses dimensions imposantes (~119 x 73 x 42 mm), la prise en main reste intuitive, même pour des mains de taille moyenne. Le poids, fixé à environ 114 grammes, est conséquent mais bien réparti. Il conviendra mieux à des jeux avec peu de déplacements rapides que pour du FPS compétitif pur.

Le système Key Slider™, qui permet de déplacer horizontalement l’ensemble du pavé latéral, est un vrai atout. Une fois la position ajustée à son ergonomie personnelle (via la clé fournie), le bloc de boutons tombe naturellement sous le pouce, réduisant la fatigue et augmentant la précision d’utilisation.
Clics principaux et molette
Les deux clics principaux sont équipés de switchs optiques TTC, garantis pour 100 millions d’activations. Ils offrent un clic net, rapide et sans rebond, avec un point d’activation bien défini et un retour immédiat. Le poids d’activation est modéré : ni trop léger, ni trop ferme, ce qui convient à la majorité des usages, y compris les jeux où la réactivité est primordiale. Aucun flottement latéral n’a été relevé, même sur des pressions excentrées. Le post-travel (course après activation) est minimal, ce qui contribue à la sensation de contrôle.
La molette de défilement repose sur un encodeur TTC, avec une surface caoutchoutée texturée et un cran bien marqué à chaque pas. Le retour tactile est clair, sans être trop dur, et le niveau sonore est contenu. Elle ne propose pas de défilement libre ni de clics latéraux, ce qui peut être un manque pour certains utilisateurs exigeants en bureautique ou en montage, mais cela reste cohérent avec l’orientation gaming du produit. Le clic central, quant à lui, demande une force modérée et ne souffre d’aucune activation fantôme.

Boutons latéraux
La Scimitar Elite Wireless SE mise beaucoup sur son pavé latéral à 12 boutons, véritable signature de la gamme. Chaque bouton est légèrement incurvé pour améliorer la reconnaissance tactile, avec des surfaces alternées entre lisses et texturées pour aider à l’orientation sans avoir besoin de regarder. L’espacement est bien calibré : assez rapproché pour permettre des enchaînements rapides, mais pas au point de risquer des pressions involontaires.

La course à l’activation est courte, avec une précourse quasi inexistante sur la plupart des touches. Certaines, notamment celles situées aux coins du pavé, peuvent avoir une post-course un peu plus marquée, mais cela n’a pas d’impact réel en jeu. Les switchs utilisés ne sont pas spécifiés, mais la sensation est globalement satisfaisante : le retour est propre, le déclenchement clair. Il est possible d’appuyer très rapidement sans que les boutons ne s’enfoncent en profondeur de manière désagréable. À l’usage, le pavé latéral se révèle redoutablement efficace pour les jeux à macros multiples, comme les MMO ou les MOBA, mais également pour des usages en bureautique avancée ou streaming grâce à l’intégration avec Elgato Stream Deck.
Performances en jeu
En conditions réelles, la Scimitar SE tient ses promesses. Grâce à la technologie Slipstream, la connexion 2,4 GHz est parfaitement stable avec une latence imperceptible. Les actions sont transmises sans délai, même dans des situations exigeantes. En usage prolongé (sessions de 3 à 5 heures), la souris conserve un comportement constant, sans échauffement perceptible.
Dans les jeux MMO comme Final Fantasy XIV ou World of Warcraft, les 12 boutons latéraux deviennent rapidement une extension naturelle de la main. Une fois mémorisée, la disposition permet de déclencher sorts, objets ou raccourcis complexes bien plus vite qu’avec le clavier seul. Le confort de jeu est réel, et la fatigue reste contenue malgré le poids.

En FPS, le gabarit et l’inertie de la souris se font plus sentir. Elle reste tout à fait exploitable pour un usage loisir ou solo, mais les mouvements très rapides ou les flicks en basse sensibilité sont moins naturels que sur une souris plus légère. En revanche, dans les jeux tactiques ou les shooters lents (type Escape from Tarkov, Sniper Elite), le niveau de contrôle offert par les clics principaux et le capteur reste parfaitement adapté.
Capteur optique Marksman 33K
La Scimitar Elite Wireless SE embarque un capteur optique baptisé Marksman 33K, une désignation propre à Corsair pour ce qui est une variante personnalisée du PixArt PAW3393‑T4QU, une déclinaison du PAW3399. Ce capteur appartient à la famille des modèles haut de gamme conçus pour un usage sans-fil performant, avec une faible consommation et une latence optimisée. Sur le papier, il affiche des spécifications impressionnantes : 33 000 DPI, 750 IPS, 50G d’accélération, et un suivi sans interpolation.
Mais à l’usage, ces chiffres sont à relativiser. La plage DPI étendue jusqu’à 33 000 relève davantage du marketing que d’un besoin réel ou d’un gain perceptible pour l’utilisateur. Passé les 3 200 à 4 800 DPI, utilisés par une majorité de joueurs, l’intérêt devient marginal, voire inexistant. D’autant plus que cette valeur maximale repose en partie sur une interpolation logicielle, et non sur la capacité native du capteur. Le suivi reste bon, mais certains concurrents comme le PixArt PAW3395 — désormais intégré dans plusieurs modèles de souris ultra légères — offrent un comportement plus brut, plus immédiat, sans effet de lissage perceptible, même à très basse sensibilité.
Cela dit, le Marksman 33K reste un capteur précis et stable, avec un comportement cohérent sur toutes les surfaces testées. Aucun décrochage ou jitter anormal n’a été observé, et le calibrage de surface via iCUE permet de personnaliser le lift-off distance pour l’ajuster à son tapis. En jeu, il offre une restitution fluide et fiable, mais sans procurer cette sensation de tranchant brut que l’on peut retrouver sur les capteurs les plus nerveux du marché. Un détail qui comptera pour les utilisateurs très pointilleux, notamment dans les FPS.

Nous n’avons pas constaté de problème en termes de suivi. Il n’y a pas non plus d’accélération ou de gigue notable. On apprécie particulièrement de pouvoir définir son propre paramètre DPI avec des pas unitaire pour affiner les choses.
La distance de décollage (LOD) est un autre domaine à aborder. Sur cette souris elle n’est pas réglable. La souris arrête le suivi avec l’épaisseur d’une pièce de 50 centimes.
Les fréquences d’échantillonnage sont respectées. Ici le graphique avec le sélecteur sur 125 Hz. A 1000 Hz la fréquence semble moins stable et oscille beaucoup en fonction des mouvements. C’est souvent le cas lorsqu’on teste les fréquences sur les souris wireless. J’imagine que Corsair utilise une gestion dynamique des fréquences pour arriver à ce niveau sans trop réduire l’autonomie. En pratique nous recommandons de rester à 1000 Hz voire même de descendre à 500 pour optimiser l’autonomie sans que cela soit vraiment impactant sur les performances.

Le « retard de mouvement » englobe tous les types de retard de capteur. Toute autre source de retard d’entrée ne sera pas enregistrée dans ce test. La principale chose que nous recherchons dans ce test est le lissage du capteur, qui décrit une moyenne des données de mouvement sur plusieurs images de capture afin de réduire le jitter à des valeurs CPI plus élevées, augmentant ainsi le retard de mouvement. L’objectif ici est d’avoir le moins de lissage possible. Les tests sont limités au mode 2,4 GHz car le Bluetooth n’est pas adapté aux applications de jeu non occasionnelles.
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Nous répétons un test à plusieurs sensibilités pour mettre en évidence le lissage bien visible sur la courbe 24000 CPI avec une gigue de synchronisation SPI. Ce lissage est complétement absent sur la courbe 1200 CPI. En pratique a partir de 5 000 CPI, un lissage est appliqué, ce qui reste vrai jusqu’à 12 000 CPI et à fortiori à 24 000 CPI. Pour minimiser le retard lié au lissage nous vous conseillons donc de rester sous la barre des 5000 CPI. Au delà, le lissage provoquera une très légère latence (autours de 10 ms). Cela reste très raisonnable pour cette gamme de produit.
La vitesse de contrôle parfaite (ou PCS en abrégé) est la vitesse maximale à laquelle la souris et son capteur peuvent être déplacés sans que le capteur ne présente de dysfonctionnement. Avec un geste rapide en jeu, je n’ai réussi à atteindre qu’un maigre 2.5 m/s. Aucun signe de dysfonctionnement du capteur ne peut être observé à cette vitesse. J’ai reproduis avec un geste excessivement rapide et vous pouvez voir le décrochage du capteur
Enfin, nous avons testé l’option d’angle snapping ( prédiction ). Et c’est plutôt bluffant pour ceux qui veulent faire des traits sous paint… Cependant, il faudra éviter d’activer cette option pour du gaming au risque de rater vos cibles à coup sûr…
Avec ses 114 grammes, la Scimitar Elite Wireless SE se positionne à l’opposé des modèles ultra-légers. Ce poids s’explique par la présence du pavé latéral motorisé, de la batterie interne, et d’une coque robuste, pensée avant tout pour la stabilité et le confort sur les longues sessions, plutôt que la vivacité des flick-shots. Si elle ne conviendra pas aux amateurs de mobilité extrême, elle reste parfaitement utilisable pour les jeux lents, les MMO, ou les environnements multi-tâches.
Côté autonomie, Corsair annonce jusqu’à 150 heures en 2.4 GHz Slipstream et 500 heures en Bluetooth, à condition de désactiver l’éclairage RGB. En usage réel avec un éclairage modéré, on tient facilement plusieurs jours sans recharge, même avec de longues sessions quotidiennes. La batterie intégrée (875 mAh) se recharge en USB-C en environ 90 minutes, et la souris peut être utilisée pendant la charge, ce qui évite toute interruption. On notera toutefois que le câble tressé fourni est assez rigide, ce qui peut gêner légèrement en mode filaire.
La mise en veille automatique, réglable depuis iCUE, s’avère discrète et bien calibrée. Même après une période d’inactivité, la reprise est instantanée, sans latence perceptible. Cette gestion efficace de l’énergie, combinée à la capacité de la batterie, fait de la Scimitar SE un modèle endurant, capable d’accompagner des usages intensifs sur plusieurs jours sans inquiétude.