Démontage :
Nous rentrons maintenant dans le vif du sujet avec le démontage du Wooting 60HE+. Le clavier est conçu pour être personnalisé et la marque propose même des modules à la vente donc il est prévu pour être ouvert et démonté en profondeur. Le clavier est d’ailleurs livré sans les keycaps.

Le démontage est simple et commence sur le dessus du clavier.

Pour retirer la plaque avec les commutateurs, il suffit de retirer les 5 vis qui la retiennent dans le boitier.

La plaque est fixée au PCB noir. On distingue entre les deux une couche de mousse Poron de 4 mm qui isole et réduite les vibrations.

Côté boitier on remarque les points de fixation avec des écrous en laiton qui permettent un visage et dévisage sans détérioration du filetage.

Le fond du boitier est tapissé d’une couche de mousse de 4mm d’épaisseur.

Il s’agit d’une mousse EPDM, dérivé du caoutchouc synthétique EPDM (éthylène-propylène diène monomère). Cette mousse à cellules fermées sert de coussin isolant entre la plaque des interrupteurs et le fond du boîtier. Ses propriétés d’absorption acoustique aident à réduire les bruits de frappe et de réverbération à l’intérieur du boîtier. De nombreux fabricants plutôt haut de gamme utilisent cette matière (HONKID, Swagkeys)

La plaque est fixée au PCB à l’aide de vis.

La plaque est blanche et fait un peu plus d’un millimètre. Elle est composée de SGCC (Galvanized Cold Rolled Steel Coil/Sheet) autrement dit de l’acier laminé à froid galvanisé à chaud, conforme à la norme JIS G3302. Il faut noter qu’une version en polycarbonate est disponible dans le module Wooting 60HE+ vendu séparément.

Les stabilisateurs Gateron sont directement fixés sur la plaque.

Sous cette plaque on trouve une couche de mousse Poron de 4 mm qui vient entre le PCB et la plaque. La mousse Poron est un type de mousse en polyuréthane (PU). Dans les claviers mécaniques, elle sert de coussin isolant entre la plaque et le boîtier pour améliorer la sensation tactile et réduire les bruits. Il faut également noter que dans la version “module” de la plaque du Wooting 60HE+, une version silicone de ce pad est également proposée.

On arrive enfin sur le PCB. Le côté extérieur porte la plupart des composants.

Le contrôleur est un GD32F303VET6 de Gigadevice. D’après les informations fournies dans les résultats de recherche, le GD32F303VET6 est un microcontrôleur (MCU) de la série GD32F3 de GigaDevice, basé sur le cœur ARM Cortex-M4.
C’est un MCU 32 bits avec une fréquence maximale de 120 MHz, conçus pour des applications à petit budget. Il dispose de 512 Ko de mémoire Flash et 64 Ko de RAM, ce qui est suffisant pour faire fonctionner la matrice d’un clavier personnalisé.
La plupart des claviers customs utilisent des contrôleurs plus courants comme les puces AVR. ou ARM de sociétés comme Atmel, NXP ou STMicroelectronics.

Le PCB est fabriqué par la société chinoise ZYPCB.

Sur la face interne du PCB (celle du côté switch) on remarque que la marque à ajouté une impression avec plein de petits symboles très geek. Mais le plus important à noter ici c’est la présence de perforation dans le PCB qui permettent de remplacer les stabilisateurs par des modèles plus qualitatifs viser sur le PCB.

On termine avec le fond du boitier en ABS noir.

Et on remarque un petit message plein de poésie…

…Ne fais pas n’importe quoi!
On enchaine avec les commutateurs. Le Wooting 60HE+ utilise des commutateurs linéaires Lekker x Gateron spécialement conçus pour ce clavier.
Ce sont des commutateurs analogiques qui détectent le mouvement complet de la touche avec une précision de 0,1 mm du début à la fin. Cela permet des fonctionnalités avancées comme le réglage du point d’actuation et le “Rapid Trigger”.

Ils sont linéaires, sans cran tactile. Pour l’instant, seule une variante linéaire est proposée par Wooting. Les commutateurs sont prélubrifiés en usine.
Deux commutateurs Lekker x Gateron de rechange sont fournis avec le clavier.

La marque propose également une variante plus légère, le Lekker Switch – Linear45 avec une pression de 45g. Mais comme on l’a vu plus haut, elle propose aussi toute une gamme de ressorts.

C’est peu visible sur la photo, mais la lubrification est bien présente. On trouve ce qui ressemble à une graisse et non une huile sur le plongeur, mais aussi au niveau du ressort. C’est homogène et plutôt très bon pour une lubrification d’usine.

Le plongeur est plus gros que sur un commutateur classique, car il incorpore à sa base un petit aimant. Si vous décidez de changer les commutateurs, il faudra uniquement utiliser des commutateurs magnétiques. De plus Wooting indique que le clavier est régler pour les commutateurs Lekker. Les autres commutateurs n’utilisent pas forcément le même type d’aimant ce qui peut provoquer des problèmes de détections.

Enfin, on trouve un ressort beaucoup plus large que sur les commutateurs classiques. Autre particularité, ce ressort n’est pas en matériaux ferreux pour éviter de générer des interférences avec l’aimant au centre. Comme dit plus haut, la marque propose désormais toute une gamme de ressort de différente dureté pour personnaliser les commutateurs.