Prise en main et test :
La première fois qu’on prend le clavier Berseker de GG dans les mains, on sent de suite que le produit est robuste. Le poids est relativement important pour un clavier de cette taille avec 1300g. À titre de comparaison, le Xtrfy K5 fait seulement 841g. Le poids s’explique en grande partie par la présence de nombreuses couches techniques, mais aussi par l’utilisation d’une plaque en acier qui sert de support aux commutateurs.

La marque propose pour ce clavier deux versions, blanches et noires. Seules les couleurs diffèrent. Les keycaps sont les mêmes que sur le fameux Ironclad. Ils sont en PBT double shot avec un profil OEM. Et il faut reconnaitre que les touches sont d’une très belle qualité. La texture est plutôt lisse pour du PBT et l’ébavurage est vraiment bien réalisé.
Les touches sont en PBT, cela signifie qu’elles seront plus résistantes à l’usure et notamment au polissage qui peut apparaitre sur les touches classiques en ABS. L’épaisseur est de 1.4 mm contre seulement 0.8 pour les touches en ABS.

Le lettrage est réalisé par la méthode de la double injection aussi appelée injection bimatière. Un premier plastique formant la lettre et la structure centrale est injecté, puis une seconde injection construit la coque autour. Ce procédé permet une durabilité maximum du marquage qui fait partie intégrante de la touche. Mais ce système permet également de laisser passer l’éclairage pour que le lettrage soit illuminé.

La police choisie est vraiment très lisible et l’épaisseur des touches évite les effets de transparence qui peuvent parfois apparaitre. On note également ici que la marque a volontairement amélioré la transparence de la partie éclairée.
On apprécie également le fait que le clavier Berseker soit au format TKL et embarque donc une disposition standard qui facilitera grandement le choix si vous voulez changer vos keycaps et personnaliser un peu le clavier.

Pour information, la disposition standard ou non évoque la taille des touches de la dernière rangée d’un clavier. Ici les touches Alt, Windows, Fn et Ctrl font toute la même taille à savoir 1.25 touche.
Sous le capuchon (ou keycaps) on trouve le commutateur (ou switch). Le Berseker est proposé de base avec deux options de switch différentes. Les Red Blood, des commutateurs linéaires optimisés lubrifiés en usine. Et les Brown Raccoon, des commutateurs tactiles légèrement lubrifiés en usine également. On retrouve un exemplaire de chaque commutateur dans le bundle. Si vous hésitez, alors la version avec les commutateurs Red Blood sera probablement la plus polyvalente. Nous reviendrons un peu plus loin sur ces commutateurs.

Pour retirer le capuchon de touche, on utilise l’outil fourni dans le bundle. Celui-ci permet d’enlever le keycap sans abimer les contours de celui-ci, contrairement à ceux en plastique qui ont tendance à les rayer. Il suffit alors de tirer bien verticalement et on accède au commutateur.

Pour notre exemplaire nous avons choisi les commutateurs Red Blood. Si vous n’avez jamais entendu ce nom, c’est normal, car ils ont été spécialement customisés par GG pour la V2 de l’IronClad.
Il s’agit de commutateur linéaire (équivalent aux switches “Red”). La marque a procédé à plusieurs optimisations, notamment en réduisant la marge d’erreur lors de la fabrication du switch, nous offrant une frappe plus stable. Ils sont lubrifiés d’usine avec le lubrifiant maison de la marque, le Demon Blood. On comprend donc un peu mieux leurs noms.
Il faut bien différencier ces commutateurs lubrifiés des autres. En effet, un lubrifiant est ajouté pour faciliter l’activation et réduire considérablement le bruit du commutateur.
Si on a récemment commencé à voir des commutateurs huilés tels que les Gateron G Pro, très peu (voire aucun) fabricant ne propose ce genre de commutateurs lubrifiés à la graisse, longtemps réservés aux amateurs de clavier custom qui les lubrifiaient manuellement. Les commutateurs brown qui possèdent un rebond tactile sont simplement huilés en usine pour conserver l’effet tactile.
En inspectant notre clavier, on remarque sous la touche espace ainsi que sur les touches de formats larges l’utilisation de stabilisateurs fixés sur le PCB. Ils semblent provenir de chez Gateron.

Les stabilisateurs du Berseker sont de très bonne qualité. Ils sont lubrifiés et disposent d’un pad en silicone de 0.3mm. Pour ceux qui ne sont pas familiers du modding de clavier, il s’agit d’un petit tampon souple, placé sous le stabilisateur qui vient amortir la fin de course. Cela évite le bruit et cela donne un petit effet d’amortissement aux touches. Certains bidouilleurs utilisent des pansements pour réaliser ce genre de choses sur les claviers qui en sont dépourvus. (band-air mod)

Comme on l’a déjà vu plus haut, une couche de mousse vient s’intercaler entre le PCB et la plaque. Mais cette fois une fine couche de silicone vient également entre les commutateurs et le PCB histoire de renforcer le découplage phonique.

Une des particularités du GG Berseker, c’est que les commutateurs sont tous hotswapable. Par ce terme barbare, on veut entendre qu’il est possible de retirer les commutateurs pour les changer sans même avoir à débrancher le clavier. Contrairement au clavier classique, les switchs ne sont pas soudés sur le PCB, mais enfichés dans une sorte de prise (socket).
Vous remarquerez aussi sur cette photo que la LED est située sous le PCB, ce qui permet d’augmenter la compatibilité avec les différents commutateurs du marché. Certains claviers ont des LED posées en surface, coupant ainsi la possibilité d’installer des switchs non compatibles SMD.

Pour retirer un commutateur, on utilise l’autre côté de l’outil fourni dans le bundle. Il faut le placer de telle façon que les griffes viennent appuyer sur le système de rétention en haut et en bas du commutateur. Et on tire bien verticalement…façon arracheur de dents…
En dessous on peut voir un emplacement avec des fiches. Le PCB est blanc. On peut voir sur le haut du socket la LED RVB qui servira pour l’éclairage de la touche. Les sockets sont compatibles avec les commutateurs 5 et 3 pins. Ce système permet de changer facilement tous les commutateurs du clavier que ce soit pour les remplacer ou juste pour les adapter à votre utilisation en panachant différents types. C’est un gage incontestable de durabilité.
Les interrupteurs Red Blood sont comme leurs noms ne l’indiquent pas équipés d’un plongeur blanc. Mais les caractéristiques de ce commutateur sont bien celles d’un linéaire de type Red avec une force d’activation de 45 gr. Le choix d’utiliser un plongeur blanc permet à ces commutateurs de ne pas venir perturber l’éclairage avec des reflets colorés.
À l’intérieur du boitier on trouve le ressort. On remarque la présence de lubrifiant à la base de celui-ci. C’est un endroit stratégique qui est souvent responsable du bruit de ping des commutateurs. La marque n’a pas fait semblant sur la lubrification de ces commutateurs. Cela se rapproche de ce qu’on pourrait obtenir sur une lubrification manuelle.
Côté plongeur, on remarque que les tranches en contact avec les rainures sont parfaitement couvertes de lubrifiant. C’est peu visible sur la photo, mais les pattes qui vont venir appuyer sur le feuillet métallique du contacteur en porte aussi.Pour un traitement réalisé en usine c’est vraiment de grande qualité. Les commutateurs lubrifiés en usine sont habituellement vaporisés d’une huile très fluide qui finit par se retrouver au fond du switch.
Tests :
Le Berseker prend en charge le rollover USB N-key, qui a été testé avec succès en utilisant le test d’Aqua. Il s’agit de la capacité d’un clavier à reconnaitre la pression de plusieurs touches en même temps. Et ici vous pouvez rouler votre tête sur le clavier sans manquer un seul caractère… Il est possible de modifier ce réglage et de passer sur un rollover 6 touches pour ceux qui préfèrent ce genre de réglage.

Switch Hitter a confirmé de son côté qu’il n’y avait pas non plus de bavardage avec les touches. Le bavardage ou Chatter en anglais est un phénomène indésirable qui entraîne plusieurs entrées enregistrées lors d’une seule pression. Si jamais cela vous arrivez il faut savoir qu’une augmentation du délai de debounce dans les paramètres est possible. Et dans le pire des cas si vous avez un commutateur défectueux, il suffira de le changer par un neuf.

Et en pratique…
Je ne suis pas un habitué du format TKL et il faut bien reconnaitre qu’en mettant ce petit clavier sur le bureau j’ai d’abord eu l’impression qu’il me manquait un paquet de touches. Et pourtant, on trouve très vite ses marques. Que ce soit pour rédiger du texte, retoucher des photos ou même passer silver sur Lol, ce clavier fait des merveilles. Et cerise sur le gâteau, vous aurez de la place sur votre bureau.

Notre exemplaire dispose de Red Blood. La sensation de frappe est souple, les touches tombent assez facilement sous les doigts.
La marque a fait un gros travail sur les finitions et sur le traitement phonique du Berseker notamment avec la conception Gasket Mount. Et il faut dire que c’est une réussite. Ce clavier est vraiment silencieux, et c’est plutôt bluffant.
Les stabilisateurs du Berseker sont lubrifiés et de très bonne qualité. La touche espace qui est souvent un point sensible sur les claviers est dans ce cas extrêmement discrète et satisfaisante. Les touches en PBT sont de belles factures.
En jeu, le Berseker est de suite à l’aise, avec sa gestion très légère en termes de logiciel, il est conçu pour ne jamais vous faire défaut. La frappe est précise, rapide et silencieuse. On peut rapidement créer et utiliser des macros. L’éclairage est parfaitement bien géré et permet presque toutes les fantaisies.

Et cette molette pour le volume (ou autre chose) est juste parfaitement placée. Discrète, elle reste pourtant à portée de la main. Les pas sont marqués et l’ensemble est précis. Une vraie réussite donc pour cette nouveauté spécifique au Berseker.
