Prise en main et test :
La marque propose pour ce clavier deux versions, blanches et noires. Seules les couleurs diffèrent. Les keycaps sont les mêmes que sur le fameux Ironclad. Ils sont en PBT double shot avec un profil OEM. Et il faut reconnaitre que les touches sont d’une très belle qualité. La texture est plutôt lisse pour du PBT et l’ébavurage est vraiment bien réalisé.
Les touches sont en PBT, cela signifie qu’elles seront plus résistantes à l’usure et notamment au polissage qui peut apparaitre sur les touches classiques en ABS. L’épaisseur est de 1.4 mm contre seulement 0.8 pour les touches en ABS.
Le lettrage est réalisé par la méthode de la double injection aussi appelée injection bimatière. Un premier plastique formant la lettre et la structure centrale est injecté, puis une seconde injection construit la coque autour. Ce procédé permet une durabilité maximum du marquage qui fait partie intégrante de la touche. Mais ce système permet également de laisser passer l’éclairage pour que le lettrage soit illuminé.

La police choisie est vraiment très lisible et l’épaisseur des touches évite les effets de transparence qui peuvent parfois apparaitre. On note également ici que la marque a volontairement amélioré la transparence de la partie éclairée.
Et pour information, la disposition standard ou non évoque la taille des touches de la dernière rangée d’un clavier. Ici les touches Alt, Windows, Fn et Ctrl font toute la même taille à savoir 1.25 touche.
Sous les keycaps, on retrouve les commutateurs be quiet! Silent, fournis ici en version linéaire. Le Dark Mount est proposé de base avec ces switches lubrifiés en usine, développés spécifiquement pour ce modèle. Il s’agit de versions à course fluide et sans clic tactile, optimisées pour une frappe douce et discrète. Une variante tactile existe également, mais ici, nous avons affaire à la version linéaire.
Nous reviendrons un peu plus loin sur le comportement et les particularités de ces commutateurs.

Pour retirer le capuchon de touche, on utilise l’outil fourni dans le bundle. Celui-ci permet d’enlever le keycap sans abimer les contours de celui-ci, contrairement à ceux en plastique qui ont tendance à les rayer. Il suffit alors de tirer bien verticalement et on accède au commutateur.

Il faut bien différencier ces commutateurs lubrifiés des autres. En effet, un lubrifiant est ajouté pour faciliter l’activation et réduire considérablement le bruit du commutateur.
En inspectant notre clavier, on remarque sous la touche espace ainsi que sur les touches de formats larges l’utilisation de stabilisateurs fixés sur la plaque.

Les stabilisateurs sont de très bonne qualité et sont lubrifiés. Une des particularités du Dark Mount, c’est que les commutateurs sont tous hotswapable. Par ce terme barbare, on veut entendre qu’il est possible de retirer les commutateurs pour les changer sans même avoir à débrancher le clavier. Contrairement au clavier classique, les switchs ne sont pas soudés sur le PCB, mais enfichés dans une sorte de prise (socket).

Vous remarquerez aussi sur cette photo que la LED est située sous le PCB, ce qui permet d’augmenter la compatibilité avec les différents commutateurs du marché. Certains claviers ont des LED posées en surface, coupant ainsi la possibilité d’installer des switchs non compatible SMD.
Pour retirer un commutateur, on utilise l’autre côté de l’outil fourni dans le bundle. Il faut le placer de telle façon que les griffes viennent appuyer sur le système de rétention en haut et en bas du commutateur. Et on tire bien verticalement…façon arracheur de dents…
Comme on peut le voir, il s’agit de commutateur estampillé be quiet!. Nous allons nous arrêter un moment sur cet élément du clavier qui cache en fait le véritable point différenciant du produit.
Le commutateur linéaire intégré au Dark Mount repose sur une base transparente au format 3 broches, avec deux broches de contact et un picot de stabilisation central. Compatible avec les sockets hot-swap MX, il peut être remplacé facilement sans soudure. La tige orange en croix assure une compatibilité totale avec les keycaps standards.
Son design et sa finition rappellent clairement l’héritage de Mountain, dont be quiet! a repris l’approche modulaire et soignée. Le nom même de Dark Mount semble d’ailleurs faire écho à cette filiation, comme un clin d’œil discret à l’Everest Max — à la fois dans la philosophie et l’architecture interne du clavier.

Les commutateurs utilisés ici ne sont pas de simples modèles OEM rebadgés, mais des versions développées spécifiquement pour ce clavier, avec une lubrification appliquée en usine et une construction pensée pour limiter toute nuisance mécanique. L’ensemble vise une frappe fluide, précise, et surtout silencieuse — sans sacrifier la sensation de course.
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Une fois le switch démonté, on découvre un insert translucide intégré directement dans la tige. Placé sur les deux bras latéraux du slider, cet amortisseur en silicone agit comme une butée pour venir atténuer le choc en fin de course. Il ne s’agit pas d’un silent pad classique positionné dans le boîtier, mais bien d’un élément moulé directement dans la pièce mobile, une solution plus précise et durable. Cette approche permet de limiter le bruit à l’impact sans affecter la fluidité de la frappe, tout en conservant une bonne restitution du mouvement. Ce type d’intégration est encore rare en dehors des switches spécialisés silencieux, ce qui confirme l’attention portée ici à l’optimisation acoustique dès la conception mécanique.
Ce ne sont pas les premiers switches de ce type mais c’est la première fois que je vois ce genre de commutateurs directement intégrés sur un clavier d’usine. C’est selon moi l’élément le plus différenciant pour ce clavier.

Le ressort utilisé dans les commutateurs du Dark Mount se distingue par une longueur visiblement supérieure à celle des ressorts linéaires standards. Ce choix n’est pas purement esthétique ou structurel : un ressort plus long permet d’appliquer une précontrainte une fois installé dans le boîtier, ce qui a un effet direct sur la sensation de frappe. La montée des touches est plus vive, et la force nécessaire reste plus constante sur l’ensemble de la course, sans à-coup ni point de tension marqué.
Ce comportement mécanique participe à la signature linéaire fluide du clavier, tout en apportant un léger gain en réactivité. La force d’activation est estimée à 45 cN, dans la moyenne des switches linéaires classiques, mais la sensation perçue est légèrement plus souple grâce à l’amortissement intégré et à la lubrification appliquée en usine. Ce ressort, associé à l’ensemble de la construction interne, vient renforcer l’approche de be quiet! : proposer une frappe silencieuse, mais sans sacrifier la précision ni le confort d’utilisation.
Une version tactile existe aussi pour ce clavier.

Autre élément distinctif de ce switch : la présence d’un insert translucide placé dans le boîtier supérieur, juste au-dessus de la LED. Il ne s’agit pas d’un simple cache, mais bien d’un diffuseur optique, conçu pour canaliser la lumière émise par la LED SMD vers le haut et les côtés du switch. Ce composant améliore la répartition de l’éclairage sous les touches, tout en assurant une meilleure homogénéité lumineuse sur l’ensemble du clavier.
Ce type de pièce est encore peu courant dans les claviers mécaniques hors custom haut de gamme. Son intégration dans un modèle de série comme le Dark Mount montre l’attention portée à l’aspect visuel, sans compromettre la structure interne du switch. Le résultat est un éclairage plus propre, sans fuite lumineuse excessive ni point chaud sous les keycaps.

Les commutateurs livrés avec le Dark Mount sont pré-lubrifiés en usine, une pratique de plus en plus répandue mais encore loin d’être systématique, surtout dans les modèles grand public. Ici, la lubrification est appliquée proprement, sans excès visible, ce qui permet de réduire les frottements internes tout en conservant une course fluide et contrôlée. Aucun bruit de ressort ou de frottement sec n’est à signaler lors de l’utilisation.
En résumé, ces switches se démarquent non seulement par leur comportement linéaire silencieux, mais aussi par une conception soignée dans les moindres détails : insert amortisseur directement intégré à la tige, diffuseur lumineux au sein du boîtier, ressort long calibré pour une frappe souple, et lubrification précise. Ce ne sont pas de simples clones OEM rebadgés, mais bien des commutateurs développés avec un vrai parti-pris acoustique et mécanique, parfaitement en accord avec la philosophie du Dark Mount.

Le dock media livré avec le Dark Mount : un module externe entièrement autonome, qui vient se connecter sur la partie supérieure du châssis via un port USB-C dédié. Ce petit bloc aimanté s’interface directement avec le clavier sans câble additionnel et offre un contrôle complet de la lecture multimédia.

Il intègre une molette latérale avec clic central, encadrée de huit touches physiques assignées aux fonctions de lecture, de volume et de navigation. Le tout est accompagné d’un écran couleur, qui occupe la moitié du module et permet d’afficher des informations contextuelles : volume, mode d’éclairage, température, ou encore des raccourcis personnalisés selon les réglages appliqués dans le logiciel be quiet!.

L’arrière du module arbore discrètement le logo de la marque, gravé dans la masse, et la base est dotée d’un port USB-C unique pour la connexion. L’ensemble se fixe solidement sur le clavier, sans jeu, avec un alignement précis grâce à un système de guide moulé directement dans la coque.

Ce dock media transforme le clavier en véritable centre de contrôle, particulièrement utile pour le multitâche, la création de contenu ou le gaming en streaming. Il renforce clairement la dimension modulaire du Dark Mount, tout en apportant une touche fonctionnelle bienvenue dans une logique de setup avancé.

Le pavé numérique vient se fixer très simplement sur l’un ou l’autre des côtés du clavier principal, grâce à un système de connexion magnétique doublé d’un port USB-C latéral. L’opération ne demande ni outil ni manipulation logicielle : il suffit d’ôter le cache, de présenter le pavé face au clavier, et l’ensemble s’enclenche proprement, guidé par des ergots moulés dans le châssis.
Le maintien est ferme, sans jeu apparent, et l’alignement est précis. Une fois installé, le pavé est parfaitement intégré visuellement à l’ensemble, formant une extension naturelle du clavier. Il est également reconnu instantanément par le logiciel sans redémarrage ni configuration spécifique, ce qui permet une modularité à la volée selon les besoins : travail bureautique, jeu ou création de contenu.
Le Dark Mount est livré avec deux repose-poignets distincts, pensés pour s’adapter à la configuration modulaire du clavier. Le principal, de taille standard, vient s’aimanter sous la base du clavier pour offrir un appui confortable lors de longues sessions de frappe. Il est recouvert d’un revêtement doux, repose sur une base rigide, et dispose de patins antidérapants assurant une bonne stabilité. Un second repose-poignet, plus compact, est également fourni pour accompagner le pavé numérique détachable. Identique en matière et en finition, il prolonge l’ergonomie globale lorsqu’on utilise l’ensemble complet clavier + pavé + media dock. Le tout fonctionne en synergie avec le système de pieds magnétiques réglables en hauteur, permettant d’adapter l’inclinaison à ses préférences.
Tests :
Le Dark Mount prend en charge le rollover USB N-key, qui a été testé avec succès en utilisant le test d’Aqua. Il s’agit de la capacité d’un clavier à reconnaitre la pression de plusieurs touches en même temps. Et ici vous pouvez rouler votre tête sur le clavier sans manquer un seul caractère…

Switch Hitter a confirmé de son côté qu’il n’y avait pas non plus de bavardage avec les touches. Le bavardage ou Chatter en anglais est un phénomène indésirable qui entraîne plusieurs entrées enregistrées lors d’une seule pression. Si jamais cela vous arrive, il faut savoir qu’une augmentation du délai de debounce dans les paramètres peut régler ce problème. Et au pire avec le Dark Mount, il suffira de changer les commutateurs incriminés.

La fréquence de 1000Hz du polling rate est également atteinte comme indiqué par le constructeur. Il faudra s’en contenter car sur les Dark Mount pas de 8000Hz à ce niveau.

Et histoire de vous faire une idée voici un petit sample du bruit que fait le Dark Mount quand on tape du texte. C’est tout simplement le clavier gaming mécanique le plus silencieux que j’ai testé à ce jour. Chaque frappe est feutrée, la barre espace ne claque pas, et même en tapant vite, rien ne résonne. On est très loin du bruit habituel des claviers mécaniques, sans pour autant perdre en sensation. Pour jouer ou bosser au calme, c’est une référence.
Et en pratique…
Le Dark Mount de be quiet! offre une expérience utilisateur de haute qualité, parfaitement adaptée tant au jeu qu’à une utilisation bureautique. Lors de longues sessions de frappe, le clavier se montre particulièrement confortable grâce aux switches Silent Linear lubrifiés en usine, qui garantissent une sensation douce et sans accrochage. Cette légèreté de frappe est un véritable atout pour la rédaction, offrant fluidité et précision, tout en limitant la fatigue des doigts. On apprécie également le silence apporté par les couches d’insonorisation en mousse et en silicone, qui réduisent efficacement les bruits parasites.

Pour le gaming, le Dark Mount s’avère extrêmement réactif, avec un temps de réponse rapide et une stabilité accrue. Les caractéristiques comme la modularité des composants et les options de personnalisation via le logiciel IO Center ajoutent une touche de personnalisation avancée, permettant d’adapter le clavier aux préférences de chaque joueur. Ces éléments rendent chaque interaction fluide, immersive, et agréable, tout en offrant un confort de frappe optimal. En somme, le Dark Mount se démarque comme un clavier polyvalent, performant, et agréable à utiliser pour les amateurs de gaming comme pour ceux qui passent des heures en écriture.
