Le marché des cartes graphiques traverse une période de stagnation inhabituelle. Malgré une offre technique solide et un large éventail de modèles, une majorité d’utilisateurs choisit aujourd’hui de ne pas renouveler leur GPU. En cause : la hausse continue des prix, qui dissuade une grande partie du public, même les plus passionnés.
Selon une enquête d’opinion récemment menée auprès d’un large panel d’utilisateurs, près de 6 personnes sur 10 déclarent ne pas avoir changé de carte graphique ces derniers mois à cause du coût jugé excessif des modèles disponibles. Ce frein économique semble peser bien plus que les critères de performance ou de compatibilité, preuve que le marché a franchi un seuil de tolérance critique en matière de prix.
Paradoxalement, l’attachement à certaines marques reste très fort. NVIDIA recueille toujours une écrasante majorité des intentions d’achat. La promesse d’un support logiciel de qualité, de performances stables et de technologies propriétaires comme le DLSS continue d’attirer les utilisateurs, même si ceux-ci repoussent leur achat. AMD, de son côté, peine à inverser la tendance malgré des efforts tarifaires notables sur certaines références RX 7000.
Le constat général est simple : la volonté de monter en gamme ou de moderniser sa configuration ne disparaît pas, mais elle est suspendue. De nombreux utilisateurs évoquent l’espoir d’une future baisse de prix, ou préfèrent attendre la prochaine génération de GPU avant de se décider. L’annonce de cartes basées sur les architectures Blackwell (RTX 50xx) ou RDNA 4 est donc particulièrement attendue, bien que les inquiétudes sur les tarifs à venir soient déjà présentes.
En parallèle, on note une croissance lente mais réelle du marché de l’occasion. Les cartes des générations précédentes, notamment les RTX 30xx et RX 6000, conservent une forte valeur perçue auprès des joueurs qui souhaitent un bon rapport performance/prix. Ce réflexe traduit une maturité du consommateur, qui cherche à optimiser chaque euro investi plutôt que de se précipiter sur la nouveauté.
Reste à savoir comment les fabricants réagiront à ce ralentissement. Car si l’innovation continue côté technique, les volumes de vente pourraient ne pas suivre tant que le décalage entre prix conseillé et budget moyen restera aussi marqué.
